mercredi 2 juillet 2014

Même la FAO le dit : les organisations de producteurs forestiers sont des solutions à privilégier

La FAO propose des moyens pour accroître la productivité des forêts

30 juin 2014 – Les peuples autochtones, les communautés locales et les petits exploitants privés possèdent ou gèrent une part croissante des forêts de la planète et peuvent de ce fait jouer un rôle important dans la lutte contre la déforestation et la réduction de la pauvreté, surtout s’ils se regroupent en organisations de producteurs, a indiqué l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans deux rapports publiés lundi.
Dans de nombreuses économies rurales, les entreprises forestières familiales ou communautaires contribuent fortement aux moyens d’existence des communautés locales. Malheureusement, le rôle essentiel qu’elles remplissent est souvent négligé par les politiques gouvernementales.
La contrainte principale provient de leur isolement les unes des autres ainsi que de leur éloignement des marchés, de l’information, des services aux entreprises, des décideurs politiques et des opportunités de financement et d’investissement.
Les deux rapports publiés par le Mécanisme forêts et paysans - un partenariat entre la FAO, l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED) et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) - affirment qu’une meilleure politique environnementale ainsi qu’un soutien ciblé aux petits producteurs forestiers et agricoles pour les aider à se regrouper en organisations de producteurs, pourraient renverser la situation.
« Le regroupement en organisations de producteurs forestiers et agricoles permet de surmonter la contrainte de l’isolement ainsi que d’autres contraintes sérieuses, notamment le manque de droits fonciers sécurisés et d’instruments pour le financement et le développement des entreprises », a déclaré l’expert forestier de la FAO, Jeffrey Campbell. « Ils sont en concurrence avec de grosses entreprises qui bénéficient souvent de traitements préférentiels et d’un bon accès aux marchés, aux financements et aux ressources.»
« Les gouvernements doivent fournir aux organisations de petits producteurs forestiers et agricoles un statut juridique et des services qui serviront leurs intérêts et contribueront à la réduction de la pauvreté rurale », a-t-il ajouté.
De son côté, le chercheur principal à l’IIED, Duncan Macqueen a souligné qu’il est très important de soutenir les producteurs forestiers et agricoles pour permettre de libérer le potentiel de la foresterie locale pour réduire la pauvreté tout en protégeant la forêt.
« Bien qu’ils jouent, en tant que groupe, un rôle important dans le commerce mondial, les petits producteurs forestiers, les peuples autochtones et les communautés locales sont souvent négligés lorsqu’il est question du rôle du secteur privé dans la gestion et la restauration des paysages forestiers », a souligné, pour sa part, le Directeur adjoint du Programme forêt et changement climatique de l’IUCN Chris Buss. « Il est, de ce fait, crucial de faire en sorte que les organisations de producteurs forestiers soient renforcées et autonomisées si nous voulons atteindre les objectifs du Défi de Bonn, soit la restauration de 150 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées à l’horizon 2020. Et cela aidera, à son tour, à atteindre les objectifs internationaux en matière de climat, de diversité et de développement »

+ voir 2 publi sur le site de la FAO, sur l'état des forêts (http://www.fao.org/forestry/fgr/64582/en/) et sur les ressources génétiques (http://www.fao.org/forestry/fgr/64582/en/)