mardi 28 février 2012

Actualité fiscale 2012

Les lois de finance de fin d’année ont modifié certains taux s’appliquant aux forestiers :
la TVA à taux réduit passe de 5.5% à 7% dès le 1er janvier 2012 ; ce taux s’applique en particulier aux travaux forestiers, ou aux ventes de bois (vendeurs assujettis à la TVA).
Le taux du remboursement forfaitaire de TVA change également, mais son application est plus lointaine : pour les encaissements faits en 2012, le taux de remboursement passe de 3.05% à 3.68%

Les réductions d’impôts suites à la réalisation d’investissements forestiers : ce dispositif dit « DEFI » reste valable jusqu’au 31/12/2013.
Pour les investissements réalisés en 2011, le montant des réductions passe de 25% à 22% des dépenses éligibles.
Pour rappel, les plafonds de ces dépenses sont :

- DEFI achat de forêts : Célibataire 5700 € ; Couple 11 400 €
- DEFI travaux : Célibataire 6250 € ; Couple 12500 € (excédent reportable)
- DEFI contrat : Célibataire 2000 € ; Couple 4000 €

Julien PETIT - Responsable de l'agence Lorraine

Le traitement mécanisé des houppiers feuillus pour le bois énergie.




La montée en puissance du bois énergie met en évidence de nouvelles méthodes d’exploitation. C’est notamment le cas des houppiers feuillus, qui peuvent désormais être traités mécaniquement par la méthode suivante :
une pelle à chenille équipée d’un grappin découpeur façonne sommairement les houppiers en longueurs de 5 à 7 m. Les bois sont regroupés, facilitant ainsi le débardage.

Les pelles utilisées font 12 à 13 tonnes, équipées de chenilles larges, ce qui leur confère une très bonne portance au sol.

les houppiers découpés sont ensuite débardés avec un porteur classique, puis stockés en bord de la route dans l’attente d’être broyés.

Cette méthode d’exploitation présente les avantages suivants :
les houppiers sont valorisés intégralement, d’où :
une quantité supplémentaire de bois valorisés : + 20 à 30 % par rapport à un façonnage classique en bois de trituration (découpe à 8 cm fin bout)
un nettoyage complet de la parcelle. C’est particulièrement intéressant dans le cas de coupes de régénération. La valorisation en bois énergie évite d’éventuels travaux (broyage ou brulage) sur les rémanents. La parcelle exploitée est parfaitement propre, ce qui facilite les entretiens ultérieurs de la plantation ou régénération naturelle
le coût d’exploitation est moindre à celui d’un façonnage et billonnage des bois en 2 m
les bois sont groupés, limitant ainsi les déplacements du porteur et le tassement du sol
ce mode d’exploitation apporte une réponse au manque de bûcherons qui se fait de plus en plus ressentir

Les caractéristiques particulières à connaître sont :
l’obligation d’avoir une bonne desserte permettant l’accès du broyeur et des semi-remorques
le stockage de bois non façonnés est volumineux, d’où le besoin d’une bonne place de dépôt
le séchage des bois : les bois restent stockés de 2 à 6 mois avant d’être broyés. Il faut toutefois préciser que le prix d’achat du bois énergie par la coopérative prend en compte ce séchage (perte de tonnage compensée par une hausse tarifaire).

Ce mode d’exploitation est en particulier proposé par la filiale d’exploitation du bois énergie de la coopérative : SOTRAFOREST. N’hésitez pas à en parler avec votre technicien, qui saura vous conseiller.


Benoît FRITSCH
Responsable Bois Energie

Non à la sinistrose !


Eteignez vos médias …. Tous ! Sauf les journaux dont il faut doper la consommation pour nos éclaircies !
L’information est essentielle mais le harcèlement pessimiste est destructeur !
Certes, des difficultés sont très certainement devant nous, mais pour l’instant les conditions de mise sur le marché de nos bois restent très bien orientées !

Parcourons les différents maillons d’une filière bois dont nous bénéficions d’une exceptionnelle représentativité, ici, dans le Quart Nord-Est.

En premier lieu, l’industrie papetière :

Au risque de s’inscrire en faux avec le préambule ci-dessus, il faut bien convenir que nous touchons désormais à la fin d’une époque « dorée ».

-4 % à l’échelle de la planète, -10% aux Etats-Unis, telles sont les niveaux de croissance de la demande en papier / presse. Le numérique a révolutionné nos habitudes. ‘France Soir’ arrête sa parution papier ce dimanche, le journal ‘Les Echos’ se restructure et investit en parallèle quelques millions dans la voie Internet ….
Concrètement, pour la coopérative, c’est désormais la restructuration du papetier finlandais UPM qui a les répercussions les plus importantes … tout de suite, c’est la disparition d’une papeterie allemande près de Bâle dont le bassin d’approvisionnement s’étendait sur tout le quart Nord-Est et, à une échéance guère plus lointaine, il s’agit de la disparition éventuelle de Stracel à Strasbourg …
Il faut se résoudre à accepter cette modification de consommation qui s’inscrit dans une tendance structurelle.
Plus concrètement encore, la baisse des prix approche les 15% en moins de 6 mois …
En même temps, l’habitude de contractualisation de la coopérative permet aujourd’hui à cette dernière de garantir totalement l’écoulement des produits d’éclaircie.


Le panneau lève quelque peu le pied …

L’industrie du panneau ressent une légère décélération de la demande alors qu’elle avait pris l’habitude de tourner à plein régime sur toute l’année 2011 ; de plus, les parcs à bois sont bien remplis du fait de l’exceptionnelle clémence de la météo de l’automne dernier et du début de l’hiver.
La situation se tasse donc quelque peu mais là encore, la présence de la coopérative chez près de 8 clients majeurs du Grand Est, permet sereinement de traiter ce type de produits.

L’industrie du sciage résineux : la pierre angulaire de l’activité de notre coopérative !

A peine sortis de l’hiver, il est encore un peu tôt pour entre apercevoir la conjoncture. Après la saison morte, le secteur de la construction (débouché principal des sciages résineux) devrait redémarrer car les perspectives à court terme restent bonnes :
le nombre de permis de construire accordé en 2011 est en progression de près de 12% par rapport à 2010, ce qui assure un volant de consommation en bois de charpente dès la mise en construction de ces permis,
la part du bois dans la construction française ne cesse de progresser et s’établit désormais à 10% alors qu’elle n’était que de 4%, il y a encore 10 ans ! Mettons-nous à rêver aux 90% des USA !
la ressource en bois reste déficitaire par rapport à la demande. Ce n’est certes pas très responsable vis-à-vis de l’industriel mais il n’empêche que cela entretient un niveau de prix plutôt soutenu.

Pour les adhérents encore indécis, le schéma ci-dessous achèvera de les encourager à penser à la récolte : nous avons atteint un point haut, profitons-en !



Et les autres résineux ? Des valeurs d’avenir !

Aujourd’hui, face aux tensions sur la ressource, l’enjeu de l’industrie du bois est de sortir du mono-schéma résineux blanc (sapin et épicéa).

La Fédération Nationale du Bois (FNB), les Interprofessions bois, producteurs et industriels ont pris conscience de la nécessité d’ouvrir les marchés de la construction aux autres essences.
En conséquence, assez facilement, c’est le Douglas qui ouvre la voie et qui trouve désormais une place chez un nombre croissant de scieurs qui organisent régulièrement des campagnes spécifiques de sciages de cette essence.
… et l’on parle déjà nouveaux procédés techniques pour coller du pin tout frais …

Mais n’oublions pas les nombreux autres propriétaires qui s’interrogent sur les perspectives en feuillus !

Dans un secteur particulièrement laminé ces derniers années, la tendance semble être paradoxalement plus lisible … En effet, la diminution du nombre d’entreprises qui répercute l’activité vers ceux qui restent ou encore la présence d’un euro un peu moins fort pour le commerce international font que la commercialisation des essences feuillus est plutôt bonne.

Avec un style plus télégraphique, voici les tendances du moment :

Chêne : la qualité (plots, merrains) reste très recherchée. L’export des qualités secondaires vers les marchés asiatiques est un peu moindre mais devrait pouvoir redémarrer au courant du printemps 2012.

Hêtre : grâce à une demande forte de l’Asie, nous pouvons enfin déclencher des exploitations après des années de capitalisation. Evidemment, la fuite de cette matière vers ces pays n’est pas une fin en soi mais elle permet malgré tout de réamorcer une dynamique de récolte pour un avenir qui a toutes les chances de revenir en local.

…Ainsi, un ambitieux pôle d’excellence rurale pour la structuration de la filière hêtre vient d’être lancé fin novembre sur le Pays d’Epinal. Il vise à fédérer les acteurs publics et privés afin de développer la filière bois à base de feuillus et précisément du hêtre !
Notons aussi que le géant IKEA étudie la possibilité d’une implantation d’une unité de sciages de hêtre à côté de son usine de panneaux de Lure.
L’avenir du hêtre nous tend la main !

Frêne : il s’agit de l’essence du moment ! Profitons-en avant un possible engorgement du marché lié à la maladie de cette essence qui continue à se propager …

Autres feuillus : malheureusement les débouchés des anciens précieux tiennent plus de l’épicerie que de la valorisation industrielle …Il faut se résoudre à tourner la page des mythiques réceptions d’alisiers, merisiers et autres sycomores !

Et comment ça se déroule pour le peuplier ???

Pour le coup, la situation est éminemment complexe, notre commercialisation dépendant majoritairement de l’Italie … quand cette dernière tousse, c’est toute une filière qui est entraînée avec elle.
Les prix de vente des produits finis sont en baisse très significative.
Malgré tout, nous poursuivons toutes les pistes de diversification : augmentation de nos parts de marché chez le leader mondial de l’emballage fromage, développement de l’export vers l’Asie ou le Maghreb, accompagnement d’industriels dans la reprise de sites locaux à l’avenir incertains …


Enfin, cet article ne serait pas complet sans quelques nouvelles du « petit dernier » : le bois énergie !

2012 sera réellement l’année de la percée de ce nouveau marché ; il aura fallu près de 10 ans avant que la biomasse se structure et que la demande soit suffisamment importante et lissée sur l’année de manière à permettre une industrialisation de ce produit au même titre que les autres.

Les prix progressent et sont souvent indexés contractuellement sur des indices énergétiques.
C’est en tous cas désormais une nouvelle source de débouchés pour les propriétaires, un débouché fiable, pérenne et prometteur.

Encore une fois, même si la rémunération reste symbolique, la biomasse permet désormais des interventions précieuses pour mener une sylviculture de qualité !

Ainsi se termine notre ballade au sein de la filière bois !
Les créneaux sont donc encore largement ouverts.
En outre l’image du bois a considérablement évolué. Il est désormais plébiscité et reste une valeur d’avenir qui lui permettra de traverser peut-être plus aisément la supposée crise à venir ! Ayons confiance !

Jérôme KLOTZ - Directeur Commercial