vendredi 13 juillet 2012

Le mouvement des coopératives forestières en France

Une coopérative forestière est par définition un outil de mise en commun des moyens, une organisation de producteurs capable de relier l’industrie à la forêt. Chaque année en France, le nombre de propriétaires qui font confiance à la coopération forestière augmente. Aujourd’hui, plus de 2 millions d’hectares de forêt privée française sont confiés aux coopératives, ce qui signifie une part de marché significative (20 % du marché total de bois commercialisé). La coopération forestière est parfois critiquée dans son action, à cause des failles sur les chantiers forestiers, mais de gros efforts sont consentis en matière de formation professionnelle. Lors de cette année internationale des coopératives (2012), l’Union de la coopération forestière française (UCFF) est très attentive aux attentes et réticences des producteurs forestiers. L’auteur de l’article insiste sur plusieurs valeurs qui sont au cœur du projet coopératif : transparence, équité et engagement. Ces valeurs impliquent l’acceptation de contraintes fortes de la part des organisations, qui sont contrôlées par le Ministère de l’agriculture et le Haut Conseil de la coopération agricole. Tous les producteurs associés ont accès à la totalité des comptes annuels et peuvent participer à l’assemblée générale. L’engagement est un principe fondamental de l’adhésion à une coopérative, il peut être total ou partiel, le propriétaire peut choisir des services à la carte, adaptés à ses choix et sa situation. En ce qui concerne les choix de gestion, la coopérative ne définit pas la gestion des massifs qui lui sont confiés, c’est bien le propriétaire qui reste seul décideur de son choix. Son interlocuteur, technicien, est là pour éclairer ce choix. Concernant la mise en marché des bois, 94 % des volumes de bois commercialisés par les coopératives le sont sous forme de vente directe aux usines de transformation du bois, par « contrat d’approvisionnement », en produits triés et calibrés. [C.S.]

Cet article est repris de la publication Forêt Wallone -  Ducray P. [2012]. Coopératives forestières. Vraies/fausses idées. Forêt de France 554 : 23-29 [9 p., 1 fig.].

Un contrat d’approvisionnement : pourquoi ?

La lettre d'information Forêt Wallone du mois de juillet 2012 résume un article paru dans le numéro spécial de Forêts de France en juin 2012 :  

"On parle régulièrement de l’existence de contrat d’approvisionnement. L’interview évoquée ici est l’occasion d’aborder un peu ce sujet qui reste souvent énigmatique en Wallonie, mais dont la place grandit continuellement en France. Un contrat d’approvisionnement est un accord entre un client et un producteur, le producteur étant souvent une coopérative en France. Dans ce type de contrat, on ne recherche pas à faire la bonne affaire du moment, mais plutôt à valoriser sur le moyen, voire le long terme, ses produits. Le contrat décrit alors précisément la durée, les quantités, qualités et prix des produits à l’avance. L’intérêt pour l’industriel est principalement d’avoir un approvisionnement assuré pendant une période déterminée, avec un produit défini et un prix fixé : les transformateurs peuvent donc mieux s’organiser et passer plus de temps à améliorer la transformation plutôt qu’à chercher du bois. Le propriétaire peut quant à lui écouler une partie de ses ressources à un prix convenu, avec une garantie de débouché pour ses produits, pour les bonnes et moins bonnes périodes. Cela permet aussi de travailler de manière plus régulière et non par « à coups ». Les acheteurs d’un contrat d’approvisionnement sont aussi prioritaires à plusieurs niveaux, par rapport aux autres acheteurs et vendeurs de bois plus irréguliers. Si le contrat a été bien négocié, il peut en résulter un véritable partenariat sur le long terme entre deux acteurs, bénéfiques aux deux parties qui ne doivent pas chercher tous azimuts à vendre ou acheter du bois. Pour des coopératives forestières regroupant un grand nombre d’adhérents, cela permet une certaine stabilité dans le souci de l’intérêt collectif. [B. de P.]"

Cet article est un extrait publié par Forêt Wallone - Jobin N., Klotz J. [2012]. Le contrat d’approvisionnement pour sécuriser les ventes. Forêt de France 554 : 30-31 (2 p.).

mardi 12 juin 2012

De l'arbre à la chaufferie en vidéo

Sylvo Watts est le nouveau département bois énergie de Forêts & Bois de l'Est. Cette filiale regroupe en son sein toutes les activités de production de bois énergie pour le compte du groupe.

Cette vidéo montre de quelles ressources nouvelles et pérennes dispose la coopérative pour satisfaire à ses engagements contractuels en bois énergie. Les méthodes de récolte y sont également présentées ainsi que les opérations de stockage des bois bord de route. Les bois stockés sont ensuite broyés en forêt pour être livrés directement ou stockés sur des plates formes de sécurité à raison de 20% des approvisionnements.

Sylvo Watts, grâce à l'adhésion des propriétaires forestiers à la coopérative, son activité de gestion forestière et ses capacités de planification des coupes et travaux, est en mesure de s'engager dans des contrats d'approvisionnement de longue durée.

Ses engagements à respecter les normes de la marque Forêt Energie l'amènent à respecter des normes de qualités strictes et des procédures de contrôle normalisées. Sa production est issue de forêts gérées durablement, certifiées PEFC et laisse une part prépondérante à des produits forestiers non concurrents des usages industriels.

Il s'agit de ressources nouvelles, récoltées dans un cadre environnemental strict et parfaitement adaptées aux exigenc
es des clients.

Sylvo Watts et son partenaire ONF Energie, sont aujourd'hui les plus importants fournisseurs de plaquettes forestières dans le Grand Est de la France, disposent de ce fait de très nombreuses références et d'une expérience de plus de 10 années dans ce domaine.

lundi 11 juin 2012

Les dernières statistiques de la filière bois française

Agreste, service statistique du ministère de l'agriculture vient de publier la dernière mise à jour 2012 de son memento sur la filière bois.

Consulter le document en cliquant.

L'Union de la Coopération Forestière Française rejoint la blogosphère


L'Union de la Coopération Forestière Française, fédération nationale des coopératives rejoint la blogosphère avec l'intention de donner la parole aux producteurs forestiers en vue du prochain congrès de la coopération forestière qui se tiendra les 13 et 14 septembre prochain.

Pour accéder aux informations de ce blog cliquez. Vous retrouverez également cette adresse en permanence dans la liste de liens utiles ci-contre

Cette initiative s'inscrit dans 2012 année internationale des coopératives.


vendredi 18 mai 2012

Remboursement forfaitaire de TVA : attention aux arnaques !

Si vous avez récemment demandé à obtenir un numéro de SIRET pour pouvoir bénéficier du remboursement forfaitaire de TVA sur vos ventes de bois, peut être avez vous reçu une facture (salée) suite à cette inscription ?

Si c'est le cas, il s'agit d'une tentative d'escroquerie dont nous souhaitions vous mettre en garde.

Cette mésaventure est récemment arrivée à un de nos adhérents francs comtois qui s'est vu réclamer la bagatelle de 197,34 € pour s'être inscrit auprès du Centre de Formalité des Entreprises agricoles sur le registre de l'INSEE. La mystérieuse facture qui lui est parvenue était libellée à l'entête d'une société dénommée "INFO SIRET". D'autres tentatives du même type ont été repérées sous l'entête "INFO REGISTRE"

Dès que nous avons été alertés nous avons pris contact avec le Centre de Formalité des Entreprises qui, comme nous le pressentions, nous a confirmé qu'il s'agissait d'une tentative d'escroquerie. Selon les éléments dont nous disposons, la société en question serait basée en Allemagne. Elle repère la publication officielle des nouveaux inscrits au registre de l'INSEE et adresse aux entreprises (ou aux propriétaires forestiers dans le cas particulier) des factures aux allures trompeuses de documents officiels.

Nous vous recommandons d'être particulièrement prudents vis à vis de toutes ces démarches frauduleuses et nous vous confirmons bien que toute inscription pour recevoir un numéro de SIRET est totalement gratuite.

jeudi 15 mars 2012

Attaques sanitaires : du mieux pour le frêne ; du moins bon pour le hêtre


L'association belge FORÊT WALLONNE publie chaque mois la newsletter Forêt-MAIL traitant de la gestion des milieux forestiers.

Cette publication très bien documentée se fait régulièrement l'écho des recherches et autres faits remarquables concernant les forêts tempérées de l'ouest de l'Europe.

Ce mois-ci Forêt-MAIL développe deux informations sur la santé des forêts qui intéresseront les sylviculteurs de forêts feuillues et plus particulièrement ceux qui produisent du frêne et du hêtre.

Nous reproduisons ces deux brèves ci dessous :

Une nouvelle forme d’infection des jeunes hêtres en sous-étage par Phytophtora

Dans les hêtraies du sud de l’Allemagne, une mortalité importante des pousses annuelles des jeunes hêtres en sous-étage a été observée, surtout pendant et après des périodes prolongées de précipitations printanières. Cette mortalité concerne les pousses annuelles des branches basses se situant jusqu’à une hauteur de 2 m. Les nécroses peuvent même se répandre au-delà des pousses annuelles et atteindre les tissus de l’année précédente.

Une étude menée par l’Université de Constance a analysé un total de cinquante-quatre branches infectées et a révélé la présence du pathogène Phytophtora dans près de 70 % des cas. Les caractéristiques de la maladie ont été étudiées et il s’avère que ces pathogènes se transmettent du sol vers les parties aériennes des arbres via les éclaboussures de pluie ainsi que par d’autres acteurs de transmission tels que les escargots. Cette étude révèle une nouvelle forme d’infection due à ces pathogènes, jusqu’à maintenant bien connu pour les dégâts causés aux semis et aux racines des hêtres matures.

Même si cette nouvelle forme de maladie n’a pas d’effet majeur sur les hêtres matures, la régénération naturelle et artificielle est potentiellement à risque en raison du ralentissement de la croissance en hauteur et de l’affaiblissement général des jeunes plants. Dans les zones à risque (sol déjà infesté par Phytophtora et à haute teneur en eau), les jeunes hêtres vont souffrir sévèrement à la fois des infections souterraines (racines) et aériennes (branches).

Cette nouvelle forme de maladie montre encore une fois la sensibilité du hêtre face aux sols lourds et engorgés et aux nappes phréatiques élevées. En conclusion de l’étude, les auteurs informent que cette nouvelle forme de maladie pourrait compromettre le succès de la régénération du hêtre en sous-étage. [C.S.]

Nechwatal J., Hahn J., Schönborn A., Schmitz G. [2011]. A twig blight of understorey European beech (Fagus sylvatica) caused by soilborne Phytophtora spp. Forest Pathology 41 : 493-500 (8 p., 2 fig., 2 tab., 38 réf.).


Une résistance génétique à la chalarose du frêne ?


Le frêne est actuellement menacé par un pathogène fongique, la chalarose, qui semble rentrer dans les arbres à travers les feuilles. Une étude au Danemark a révélé des différences significatives parmi les clones de frêne en ce qui concerne la résistance à cette nouvelle maladie.

Une analyse des symptômes de dépérissement causés par la chalarose a été réalisée entre 2007 et 2009 parmi trente clones différents. Même si tous les clones ont montré des signes d’infection, certains sont restés relativement sains pendant toute la durée de l’étude (3 ans). Le niveau de sensibilité à la maladie était fortement corrélé avec la sénescence des feuilles en automne, celle-ci a lieu de manière plus précoce pour les clones les plus sains. L’objectif de l’étude a donc été de savoir si les arbres plus sains évitent l’infection grâce à cette sénescence précoce des feuilles ou grâce à une défense génétique.

Les résultats montrent que la résistance partielle des clones sains n’est pas uniquement une conséquence de la sénescence des feuilles. Une défense génétique active est présente dans certains arbres et pourrait éventuellement les empêcher de succomber à la maladie, même quand l’infection est déjà présente. Les clones les plus sains sont capables de limiter la croissance et la propagation du champignon et, par conséquent, de minimiser l’apparition des symptômes. Ces résultats donnent de l’espoir pour le futur du frêne en Europe grâce à la sélection et la sylviculture. [C.S.]

McKinney L.V., Thomsen I.M., Kjaer E.D., Nielsen L.R. [2012]. Genetic résistance to Hymenoscyphus pseudoalbidus limits fungal growth and symptom occurrence in Fraxinus Excelsior. Forest Pathology 42 : 69-74 (6 p., 2 fig., 2 tab., 20 réf.).

mardi 28 février 2012

Actualité fiscale 2012

Les lois de finance de fin d’année ont modifié certains taux s’appliquant aux forestiers :
la TVA à taux réduit passe de 5.5% à 7% dès le 1er janvier 2012 ; ce taux s’applique en particulier aux travaux forestiers, ou aux ventes de bois (vendeurs assujettis à la TVA).
Le taux du remboursement forfaitaire de TVA change également, mais son application est plus lointaine : pour les encaissements faits en 2012, le taux de remboursement passe de 3.05% à 3.68%

Les réductions d’impôts suites à la réalisation d’investissements forestiers : ce dispositif dit « DEFI » reste valable jusqu’au 31/12/2013.
Pour les investissements réalisés en 2011, le montant des réductions passe de 25% à 22% des dépenses éligibles.
Pour rappel, les plafonds de ces dépenses sont :

- DEFI achat de forêts : Célibataire 5700 € ; Couple 11 400 €
- DEFI travaux : Célibataire 6250 € ; Couple 12500 € (excédent reportable)
- DEFI contrat : Célibataire 2000 € ; Couple 4000 €

Julien PETIT - Responsable de l'agence Lorraine

Le traitement mécanisé des houppiers feuillus pour le bois énergie.




La montée en puissance du bois énergie met en évidence de nouvelles méthodes d’exploitation. C’est notamment le cas des houppiers feuillus, qui peuvent désormais être traités mécaniquement par la méthode suivante :
une pelle à chenille équipée d’un grappin découpeur façonne sommairement les houppiers en longueurs de 5 à 7 m. Les bois sont regroupés, facilitant ainsi le débardage.

Les pelles utilisées font 12 à 13 tonnes, équipées de chenilles larges, ce qui leur confère une très bonne portance au sol.

les houppiers découpés sont ensuite débardés avec un porteur classique, puis stockés en bord de la route dans l’attente d’être broyés.

Cette méthode d’exploitation présente les avantages suivants :
les houppiers sont valorisés intégralement, d’où :
une quantité supplémentaire de bois valorisés : + 20 à 30 % par rapport à un façonnage classique en bois de trituration (découpe à 8 cm fin bout)
un nettoyage complet de la parcelle. C’est particulièrement intéressant dans le cas de coupes de régénération. La valorisation en bois énergie évite d’éventuels travaux (broyage ou brulage) sur les rémanents. La parcelle exploitée est parfaitement propre, ce qui facilite les entretiens ultérieurs de la plantation ou régénération naturelle
le coût d’exploitation est moindre à celui d’un façonnage et billonnage des bois en 2 m
les bois sont groupés, limitant ainsi les déplacements du porteur et le tassement du sol
ce mode d’exploitation apporte une réponse au manque de bûcherons qui se fait de plus en plus ressentir

Les caractéristiques particulières à connaître sont :
l’obligation d’avoir une bonne desserte permettant l’accès du broyeur et des semi-remorques
le stockage de bois non façonnés est volumineux, d’où le besoin d’une bonne place de dépôt
le séchage des bois : les bois restent stockés de 2 à 6 mois avant d’être broyés. Il faut toutefois préciser que le prix d’achat du bois énergie par la coopérative prend en compte ce séchage (perte de tonnage compensée par une hausse tarifaire).

Ce mode d’exploitation est en particulier proposé par la filiale d’exploitation du bois énergie de la coopérative : SOTRAFOREST. N’hésitez pas à en parler avec votre technicien, qui saura vous conseiller.


Benoît FRITSCH
Responsable Bois Energie

Non à la sinistrose !


Eteignez vos médias …. Tous ! Sauf les journaux dont il faut doper la consommation pour nos éclaircies !
L’information est essentielle mais le harcèlement pessimiste est destructeur !
Certes, des difficultés sont très certainement devant nous, mais pour l’instant les conditions de mise sur le marché de nos bois restent très bien orientées !

Parcourons les différents maillons d’une filière bois dont nous bénéficions d’une exceptionnelle représentativité, ici, dans le Quart Nord-Est.

En premier lieu, l’industrie papetière :

Au risque de s’inscrire en faux avec le préambule ci-dessus, il faut bien convenir que nous touchons désormais à la fin d’une époque « dorée ».

-4 % à l’échelle de la planète, -10% aux Etats-Unis, telles sont les niveaux de croissance de la demande en papier / presse. Le numérique a révolutionné nos habitudes. ‘France Soir’ arrête sa parution papier ce dimanche, le journal ‘Les Echos’ se restructure et investit en parallèle quelques millions dans la voie Internet ….
Concrètement, pour la coopérative, c’est désormais la restructuration du papetier finlandais UPM qui a les répercussions les plus importantes … tout de suite, c’est la disparition d’une papeterie allemande près de Bâle dont le bassin d’approvisionnement s’étendait sur tout le quart Nord-Est et, à une échéance guère plus lointaine, il s’agit de la disparition éventuelle de Stracel à Strasbourg …
Il faut se résoudre à accepter cette modification de consommation qui s’inscrit dans une tendance structurelle.
Plus concrètement encore, la baisse des prix approche les 15% en moins de 6 mois …
En même temps, l’habitude de contractualisation de la coopérative permet aujourd’hui à cette dernière de garantir totalement l’écoulement des produits d’éclaircie.


Le panneau lève quelque peu le pied …

L’industrie du panneau ressent une légère décélération de la demande alors qu’elle avait pris l’habitude de tourner à plein régime sur toute l’année 2011 ; de plus, les parcs à bois sont bien remplis du fait de l’exceptionnelle clémence de la météo de l’automne dernier et du début de l’hiver.
La situation se tasse donc quelque peu mais là encore, la présence de la coopérative chez près de 8 clients majeurs du Grand Est, permet sereinement de traiter ce type de produits.

L’industrie du sciage résineux : la pierre angulaire de l’activité de notre coopérative !

A peine sortis de l’hiver, il est encore un peu tôt pour entre apercevoir la conjoncture. Après la saison morte, le secteur de la construction (débouché principal des sciages résineux) devrait redémarrer car les perspectives à court terme restent bonnes :
le nombre de permis de construire accordé en 2011 est en progression de près de 12% par rapport à 2010, ce qui assure un volant de consommation en bois de charpente dès la mise en construction de ces permis,
la part du bois dans la construction française ne cesse de progresser et s’établit désormais à 10% alors qu’elle n’était que de 4%, il y a encore 10 ans ! Mettons-nous à rêver aux 90% des USA !
la ressource en bois reste déficitaire par rapport à la demande. Ce n’est certes pas très responsable vis-à-vis de l’industriel mais il n’empêche que cela entretient un niveau de prix plutôt soutenu.

Pour les adhérents encore indécis, le schéma ci-dessous achèvera de les encourager à penser à la récolte : nous avons atteint un point haut, profitons-en !



Et les autres résineux ? Des valeurs d’avenir !

Aujourd’hui, face aux tensions sur la ressource, l’enjeu de l’industrie du bois est de sortir du mono-schéma résineux blanc (sapin et épicéa).

La Fédération Nationale du Bois (FNB), les Interprofessions bois, producteurs et industriels ont pris conscience de la nécessité d’ouvrir les marchés de la construction aux autres essences.
En conséquence, assez facilement, c’est le Douglas qui ouvre la voie et qui trouve désormais une place chez un nombre croissant de scieurs qui organisent régulièrement des campagnes spécifiques de sciages de cette essence.
… et l’on parle déjà nouveaux procédés techniques pour coller du pin tout frais …

Mais n’oublions pas les nombreux autres propriétaires qui s’interrogent sur les perspectives en feuillus !

Dans un secteur particulièrement laminé ces derniers années, la tendance semble être paradoxalement plus lisible … En effet, la diminution du nombre d’entreprises qui répercute l’activité vers ceux qui restent ou encore la présence d’un euro un peu moins fort pour le commerce international font que la commercialisation des essences feuillus est plutôt bonne.

Avec un style plus télégraphique, voici les tendances du moment :

Chêne : la qualité (plots, merrains) reste très recherchée. L’export des qualités secondaires vers les marchés asiatiques est un peu moindre mais devrait pouvoir redémarrer au courant du printemps 2012.

Hêtre : grâce à une demande forte de l’Asie, nous pouvons enfin déclencher des exploitations après des années de capitalisation. Evidemment, la fuite de cette matière vers ces pays n’est pas une fin en soi mais elle permet malgré tout de réamorcer une dynamique de récolte pour un avenir qui a toutes les chances de revenir en local.

…Ainsi, un ambitieux pôle d’excellence rurale pour la structuration de la filière hêtre vient d’être lancé fin novembre sur le Pays d’Epinal. Il vise à fédérer les acteurs publics et privés afin de développer la filière bois à base de feuillus et précisément du hêtre !
Notons aussi que le géant IKEA étudie la possibilité d’une implantation d’une unité de sciages de hêtre à côté de son usine de panneaux de Lure.
L’avenir du hêtre nous tend la main !

Frêne : il s’agit de l’essence du moment ! Profitons-en avant un possible engorgement du marché lié à la maladie de cette essence qui continue à se propager …

Autres feuillus : malheureusement les débouchés des anciens précieux tiennent plus de l’épicerie que de la valorisation industrielle …Il faut se résoudre à tourner la page des mythiques réceptions d’alisiers, merisiers et autres sycomores !

Et comment ça se déroule pour le peuplier ???

Pour le coup, la situation est éminemment complexe, notre commercialisation dépendant majoritairement de l’Italie … quand cette dernière tousse, c’est toute une filière qui est entraînée avec elle.
Les prix de vente des produits finis sont en baisse très significative.
Malgré tout, nous poursuivons toutes les pistes de diversification : augmentation de nos parts de marché chez le leader mondial de l’emballage fromage, développement de l’export vers l’Asie ou le Maghreb, accompagnement d’industriels dans la reprise de sites locaux à l’avenir incertains …


Enfin, cet article ne serait pas complet sans quelques nouvelles du « petit dernier » : le bois énergie !

2012 sera réellement l’année de la percée de ce nouveau marché ; il aura fallu près de 10 ans avant que la biomasse se structure et que la demande soit suffisamment importante et lissée sur l’année de manière à permettre une industrialisation de ce produit au même titre que les autres.

Les prix progressent et sont souvent indexés contractuellement sur des indices énergétiques.
C’est en tous cas désormais une nouvelle source de débouchés pour les propriétaires, un débouché fiable, pérenne et prometteur.

Encore une fois, même si la rémunération reste symbolique, la biomasse permet désormais des interventions précieuses pour mener une sylviculture de qualité !

Ainsi se termine notre ballade au sein de la filière bois !
Les créneaux sont donc encore largement ouverts.
En outre l’image du bois a considérablement évolué. Il est désormais plébiscité et reste une valeur d’avenir qui lui permettra de traverser peut-être plus aisément la supposée crise à venir ! Ayons confiance !

Jérôme KLOTZ - Directeur Commercial