samedi 26 décembre 2009

Qu'est ce qui a changé depuis Lothar ?


C'était il y a dix ans déjà, le traumatisme de Lothar, la tempête qui a sévit le 26 décembre 1999, est encore présent dans les esprits. Pendant près de 3 ans toute l'organisation du monde forestier a été bouleversée. Le marché s'est effondré en raison de l'abondance de bois disponibles. L'individualisme de chaque maillon de la filière, voire de chaque entreprise, a prévalut, sauf pour les coopératives forestières (Lorforêt, Forêts Comtoises, Cofolor, Cofor 10, UFOB, dans nos régions du Grand Est).

Chacune d'elle a mis en place une organisation destinée à venir en aide à leurs adhérents et chaque fois que cela a été possible aux autres propriétaires forestiers dans le besoin. Pour cela elles ont monté un programme d'actions présenté par leur fédération nationale au ministère de l'agriculture. Toutes ont déployé des moyens considérables pour exploiter et commercialiser les énormes quantités de bois touchées par cette tempête.

De nouveaux marchés ont été recherchés à l'extérieur des régions et du pays. Tous les moyens logistiques (routes, rail, voie navigables, ...) ont été utilisées. Les moyens humains ont été considérablement renforcés. Toutes les énergies disponibles ont été investies, y compris pour négocier les aides au nettoyage et à la reconstitution des forêts, aux côtés du CRPF.

CRPF, Chambres d'Agriculture et coopératives ont travaillé de façon solidaires pour que cette synergie serve du mieux possible l'intérêt collectif.

Et ces actions ont été d'une efficacité rare grâce à cette solidarité et la mutualisation des moyens existants. De nombreux propriétaires forestiers dont les arbres étaient enchevêtrés avec ceux de leurs voisins ont pu les faire exploiter dans des conditions les moins pénalisantes possibles dans ce contexte de crise grave.

10 ans après, que reste il de cet élan de solidarité ? Un bon tiers des propriétaires forestiers qui ont connus à cette époque les différentes coopératives les ont rejointes durablement et beaucoup participent aujourd'hui à leur administration. Les autres ont repris leurs habitudes d'avant tempête négligeant cette forme de mutualisation pour un comportement redevenu très individuel.

On ne pourrait retenir que cela et considérer que l'énergie déployée n'aura servie qu'à trop peu de choses. Mais ce serait trop vite oublier ceux qui ont compris le combat coopératif et qui voient aujourd'hui que c'est le seul moyen de défendre l'intérêt économique de la forêt privée à long terme. Tout simplement parce que "l'union fait la force". Les propriétaires forestiers du Sud Ouest s'en sont à nouveau rendus compte en 2009.

Et les coopératives qui elles même se sont regroupées entre elles, notamment dans le Nord Est où Forêts & Bois de l'Est est devenue un des plus grands rassemblement de propriétaires forestiers de France, elles ont pu ainsi s'armer contre les aléas économiques. C'est ainsi que malgré une année 2009 terriblement difficile elles peuvent encore croire en leur avenir et être présentes lorsque de nouvelles catastrophe économiques ou climatiques devront être surmontées.

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