Que n'entend on pas dans les nombreuses réunions de spécialistes sur un supposé manque de disponibilité de bois en France ?
Il est assurément très "français" de s'effrayer de tel ou tel projet industriel consommateur de bois qui dilapiderait nos ressources. Nous connaissons ce genre de débats depuis de nombreuses décennies chaque fois qu'un projet d'envergure voit le jour.
Il ne faut évidemment pas en déduire qu'on peut faire n'importe quoi et que toutes les ressources ont des limites pour rester durables.
L'objectivité dans ce débat nous est fournie par l'Inventaire Forestier National dont la fonction est d'évaluer nos ressources forestières en toute indépendance.
Dans son bulletin N° 28 l'établissement public livre une analyse extrêmement précise et argumentée de l'état des prélèvements forestiers récurrents en France, de la production biologique annuelle, le tout vérifié par l'accroissement des stocks de bois sur pied.
Le verdict est clair : la production biologique des forêts en France excède de 30 à 35 millions de m3 la récolte totale en bois. Alors ? Ne devrions nous pas rassurer les industriels qui envisagent d'investir dans notre filière plutôt que les décourager avec des discussions aussi incessantes qu'improductives ?
Espérons que cette publication, dont le sérieux doit être souligné, permette enfin d'aborder le développement de la filière sans que des querelles de clocher viennent polluer des projets structurants.
Faisons attention.
RépondreSupprimerLa production biologique peut excéder la récolte pour d'autres raisons que la seule sous-exploitation. Tout dépend de la répartition des âges au sein des forêts françaises, dont la surface ne cesse de s'accroître et qui comptent donc des peuplements jeunes encore immatures.
La proportion de la récolte par rapport à la production biologique n'est pas très différente en France et en Allemagne...
Donc on ne sait pas combien de diponibilité il peut y avoir. La soustraction Production — Récolte n'est sûrement pas la réponse...
Christophe Voreux
Permettez nous d'avoir un avis quelque peu différent.
SupprimerLorsque les surfaces s'accroissent, les bois sont jeunes et pas encore récoltables, certes. Mais cet accroissement tant en surface qu'en stock de bois sur pied n'a pas cessé en France depuis plus de deux siècles et demi.
C'est bien en raison de ce constat d'accroissement des stocks constant et durable que l'ont peut affirmer qu'un delta non négligeable permet d'envisager une augmentation de la récolte.
Si certaines surfaces récemment boisées ne peuvent être récoltées, d'autres où l'on a trop peu prélevé pourraient connaitre un destockage qui n'aurait rien de scandaleux. Le tout est d'assurer le renouvellement de telle façon que la capacité de production de la forêt reste la même, voire augmente.
A notre avis, c'est là que ce situent les vrais enjeux. En dehors bien sûr de la préservation du capital écologique des forêts. Mais c'est un autre sujet.